Témoignages

Et le papa, il est encore là?

Nous avons majoritairement toutes été confrontées à cette question, LA question. Je n’ai pas le souvenir de m’être sentie une seule fois ravie de devoir répondre à cette interrogation qui m’a été posée, la plupart du temps, sans aucune gêne de la part de la personne qui, par réel besoin ou simple curiosité, recevra cet intime recueil d’information. Qui d’entre nous trouverait naturel et délicat d’exposer une situation qui nous fait suffisamment de mal pour ne pas avoir à en parler chaque fois que notre situation demande à être scrutée plus en détail ?

Sous prétexte que toutes nos histoires devraient se ressembler, comment devrions nous nous sentir lorsqu’on nous demande d’avouer que l’homme qui aurait initialement dû nous accompagner, nous épauler et partager tout cela s’est lâchement barré ? Ou que celui-ci a trouvé lumineux de prétendre qu’il pourrait ne pas être le père de cet enfant ? Nous laissant non seulement seule, mais écorchée par un rejet violent et avec le présage d’un avenir du plus incertain. Abandonnant au passage les responsabilités, les peurs, les doutes et la place, qu’il manquera à votre enfant pour toujours et que vous passerez votre vie à essayer de combler, en vain ...? J’ai la conviction intime et assumée que nous ne nous sentons pas égales aux autres mamans du monde aussi, parce que certaines personnes, travaillant pour " notre bien", nous rappellent constamment, par ces petites choses, que nous n’empruntons pas le chemin qu’il faut...

Est-il demandé aux autres mamans du monde si le papa est encore à leur coté ? Est-ce-que ces mères "normales" se font interroger sur la place du père dans leur vie ? J’étais enceinte de 8 mois lorsque cette question me fut posée pour la première fois. Je me souviens encore d’avoir ressenti beaucoup de peine à n’être perçue que comme une gamine devant rendre des comptes alors que j’essayais tant bien que mal de me convaincre qu’il était temps pour moi de devenir adulte aux yeux de tous. Je me souviens aussi avoir eu l’envie presque protectrice de mentir et de lui parler d’une vie que je rêvais d’avoir et de ne jamais parler de celle que je vivais vraiment à ce moment-là ...

Avec le recul, je me dis que même si je lui avais livré une version de vie idéale, avec le choix de devenir parents à deux, cette personne n’aurait certainement perçu que la stupidité de 2 gamins d’avoir voulu être adultes avant l’heure ... Le problème n’était pas réellement de savoir si le père avait pris ses jambes à son cou mais de savoir quel regard de pitié et de jugement devraient-ils poser sur moi. Malgré la bienveillance de certains, le sentiment de leur paraitre perdue et abandonnée se lit lisiblement dans leurs regards ...

J’aurais certainement aimé que l’on me considère autrement que comme un enfant qu’on aurait envie d’aider, peut-être si l’on m’avait regardé avec plus de confiance, d’espoir et de maturité, si tout simplement, on m’avait juste regardé comme une maman, alors, j’aurais appris plus tôt à assumer le rôle que la vie m’avait donné.

Alizée T.

Pour lire et découvrir les oeuvres d'Alizée, ancienne maman ado, rendez-vous sur son blog Tribulations d'une maman ado

Minute "fière de moi", je l'ai fait!

A toutes les personnes qui m’ont dit que je serais une incapable.

A toutes les personnes qui m’ont dit que je gâchais ma vie en ayant mon fils.

A toutes les personnes qui m’ont dit qu’en le gardant, je renonçais à tous mes rêves.

A toutes les personnes qui m’ont dit que je ne réussirais jamais rien de ma vie.

J’ai eu Nathan. Mon petit garçon. Il a été choyé, aimé, adoré. J’ai appris qu’il était différent. ça n’a pas le moins du monde entaché notre amour pour lui. Au contraire, on a appris à se rendre compte qu’il nous était extrêmement précieux. J’ai passé mon bac, avec Nathan, en l’allaitant plus de deux ans. Je suis devenue doula, parce que j’aime la grossesse, j’aime les femmes enceintes, j’aime ce miracle absolument incroyable qu’est le don de la vie. J’ai entamé mon année actuelle pour poursuivre mes rêves et ne jamais y renoncer.

Aujourd’hui je suis récompensée. J’ai enfin eu ma réponse. Je suis admise à l’école de sage-femme. Mon rêve depuis huit années. J’y suis arrivée avec Nathan, j’y suis arrivée GRACE à Nathan, probablement. Le chemin est encore long, mais ça y est, je touche mon rêve, enfin. Alors à tous ceux qui disent que c’est impossible... La volonté, la motivation, la passion... ça brise toutes les chaînes. ça rend plus fort.

Il faut y croire et le vouloir... Je suis persuadée que si on s’en donne les moyens, on est capable de tout. Je ne dis pas que c’est facile, je ne dis pas qu’on y arrive du premier coup. Je ne dis pas que si on n’y arrive pas, c’est qu’on ne le veut pas. Je dis qu’il faut persévérer, encore et encore. Une phrase que j’aime beaucoup, pour terminer avec mes chevilles extrêmement gonflées de fierté et de bonheur : "Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait". - Mark Twain.

Mégane